Co(e)ur commun(e)

Située au cœur de Viarmes, à proximité des principaux services publics et de la place du marché, une petite cour d’activités en état d’abandon présente des caractères communs à tant de lieux du territoire français, tout en conservant les traces d’une histoire locale et particulière, liée au commerce de chevaux A. L. Savart.

Les bâtiments existants se prêtent à recevoir un ensemble d’activités sociales, citoyennes et partagées, dans le but de renouer avec la vivacité traditionnelle du village. La ville et l’association d’habitants se fédèrent autour d’une réflexion commune et d’un chantier participatif, qui constitue une première occasion d’appropriation de ces lieux par les viarmois. La cour se transforme en un centre ouvert abritant un petit restaurant, boutiques d’artisans, lieux associatifs et chambres d’hôtes : un programme prêt à évoluer dans le temps.

La première phase du projet, pour laquelle des entreprises locales sont sollicitées, porte sur la transformation en restaurant des bâtiments qui donnent accès à la cour. L’ensemble des volumes sont conservés et restaurés. Un simple auvent en structure métallique prolonge l’espace couvert du porche et rappelle l’histoire du site, en suggérant en même temps la possibilité d’une extension future vers le fond de la parcelle. Les baies d’origine sont restituées ou élargies, afin de garantir la perméabilité vers la cour. La cuisine est aménagée dans la continuité de la future terrasse extérieure. Côté rue, le local du rez-de-chaussée accueille un nouvel escalier pour le public qui donne accès à la salle de restaurant à l’étage, profitant du grand volume libéré sous la toiture.

Dans le but d’en faire un chantier-exemple, le recours au réemploi in-situ est préféré à l’apport de nouvelles matières. Les matériaux utilisés sont naturels et cohérents avec les structures existantes : isolation en bois, chanvre et coton recyclé, structures en bois de réemploi, enduits de chaux et d’argile. Les matériaux « nobles » sont laissés apparents : solives des planchers à enchevêtrures, pierres de maçonnerie des murs intérieurs, charpentes en chêne rendues visibles par la dépose du plancher des combles.